Runes de Jean Grosjean et La Grande Neige d’Yves Bonnefoy : de l'étrangeté pragmatique à la lecture allégorique
Abstract
Nous étudions dans cet article deux séries de poèmes publiés en 1991 et 1996, qui se caractérisent par un très fort effacement énonciatif. Les poèmes se donnent comme des poèmes sans locuteur et sans destinataire. Leur valeur illocutoire est difficile à discerner car ils contiennent très peu de lexèmes subjectifs. Ce sont des descriptions dépourvues apparemment de parti pris. Nous les envisageons – dans une perspective historique où une partie de la poésie a été longtemps dévolue à la célébration du monde – comme la forme contemporaine, modeste, retenue, d’une célébration qui ne pourrait se dire que dans l’effacement de la subjectivité, et qui consisterait à laisser entrevoir des rapports entre différents éléments du monde. Il nous semble cependant possible de lire certains d’entre eux comme des allégories du processus d’écriture, sans que pour autant le premier niveau de lecture perde sa pertinence.
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