Modalités et modalisation : peut-on sortir des embarras typologiques ?
Abstract
Cet article réfléchit aux raisons qui rendent problématique l’analyse et le classement des modalités, et examine si le concept plus récent de modalisation peut permettre de clarifier notre compréhension des opérations mises en jeu. Il montre que, pour distinguer autant que faire se peut plusieurs lieux d’inscription de la subjectivité énonciative l’on peut s’appuyer pour cela sur deux critères : d’une part, la distinction entre le marquage des relations interlocutives et le marquage du seul point de vue de l’énonciateur ; d’autre part, la distinction entre, d’une part, la subjectivité inhérente à l’énoncé primaire, responsable des schématisations (Grize 1996) ou représentations construites par le discours, et d’autre part, les commentaires distanciés apportés à cet énoncé pris comme un tout, à son énonciation ou à telle forme linguistique utilisée dans l’énoncé, commentaires auxquels on pourrait réserver le terme de « modalité », ou, si l’on préfère, celui de « modalisation ».